Cardiologie Interventionnelle
Qu’est-ce que la Cardiologie Interventionnelle ?
Ensemble des actes pour explorer ou traiter le cœur et les vaisseaux réalisés par voie endovasculaire : c’est à dire en introduisant des cathéters et des sondes dans les artères et dans les veines (sans incision, simple ponction). Ces gestes mini-invasifs qui ont connu un essor spectaculaire au cours des trente dernières années ont permis dans certains cas de remplacer des opérations faites pour la plupart à cœur ouvert.
Elle concerne tous les domaines de la cardiologie :
- Maladies des artères coronaires : Coronarographie, dilatation, pose de stent),
- Troubles du rythme : exploration électrophysiologique, ablation, implantation de stimulateurs cardiaque
- Maladies valvulaires : Implantation percutanée valve aortique, dilatation mitrale
- Malformations congénitales : fermeture d’une communication,
- Insuffisance cardiaque et cardiomyopathies, pathologies aortiques et vasculaires
Ces gestes nécessitent une hospitalisation de courte durée et se déroulent dans des hôpitaux et des cliniques par le Dr Issam.
La coronarographie et l’angioplastie visent à diagnostiquer et traiter les maladies des artères coronaires. Ils sont les gestes de cardiologie interventionnelle les plus réalisés vu la fréquence importante de la maladie des artères du cœur. Nous vous présentons ci-après des informations sur ces 2 techniques et restons à votre disposition pour vous parler des autres techniques.
Qu’est-ce que la coronarographie et l’angioplastie ?
La coronarographie est un examen permettant de visualiser les artères du cœur pour étudier leur intégrité ou maladie. Elle nécessite la ponction d’une artère (le plus souvent l’artère radiale au niveau du poignet, plus rarement l’artère fémorale au niveau du pli de l’aine). Un cathéter (petit tube flexible) est ensuite inséré par l’artère ponctionnée jusqu’aux artères du cœur. Un colorant de contraste visible dans les rayons X est injecté à travers le cathéter. Les images radiographiques montrent le colorant lorsqu’il circule dans les artères cardiaques. Cela montre où les artères sont bloquées.
L’angioplastie permet d’élargir les artères bouchées à l’aide d’un cathéter différent muni à son extrémité d’un ballonnet gonflable. Le cathéter est inséré par le cardiologue dans l’artère bouchée et, lorsqu’il est bien positionné, le cardiologue gonfle le ballonnet pendant un court moment pour élargir le vaisseau et ainsi améliorer le flux de sang. Dans la plupart des cas, une endoprothèse (aussi appelée « stent ») est placée à l’intérieur de l’artère une fois qu’elle est élargie. Ce stent réduit le risque que cette partie du vaisseau rétrécisse de nouveau. L’angioplastie est réalisée en même temps que la coronarographie lors d’un infarctus du myocarde (crise cardiaque). Elle est réalisée après une coronarographie dans les autres cas.
Pourquoi réaliser une coronarographie et une angioplastie ?
La coronarographie permet de visualiser précisément l’anatomie des trois artères irriguant le cœur, et de mettre en évidence les éventuels rétrécissements (sténoses) ou occlusions des artères par de l’athérome et/ou des caillots sanguins et d’évaluer leur sévérité.
- La coronarographie est l’examen réalisé en première intention lors de l’infarctus du myocarde, afin d’identifier l’artère responsable de « la crise cardiaque ».
- En cas d’angine de poitrine (angor), elle est en général pratiquée en deuxième intention après la réalisation d’un test d’effort, d’une échocardiographie de stress ou d’une IRM cardiaque.
- Elle est également réalisée de manière systématique avant les opérations de chirurgie cardiaque (opération des valves cardiaques notamment) afin de traiter, éventuellement, au cours de la même procédure opératoire, les artères malades.
- D’autres indications peuvent être posées par le cardiologue, selon le cas particulier de chaque patient, par exemple dans le cas d’une insuffisance cardiaque ou une cardiomyopathie dilatée pour vérifier si la maladie du cœur est liée à une anomalie des artères du cœur.
L’angioplastie n’est pratiquée qu’en cas d’artère bouchée. C’est le traitement de choix qui permet de rétablir la circulation sanguine dans une artère bouchée lors de la phase initiale et aiguë d’un infarctus du myocarde. En cas d’angine de poitrine ou d’insuffisance cardiaque, la réalisation d’une angioplastie est discutée selon la complexité de l’atteinte des artères du cœur.
Déroulement De la coronarographie et de l’angioplastie :
La coronarographie nécessite une hospitalisation d’une journée. L’angioplastie peut nécessiter une hospitalisation plus longue. Habituellement, il vous sera demandé de ne rien manger ni boire pendant six à huit heures avant la procédure.
Le Dr. Issam passera en revue tous les médicaments que vous prenez et peut vous demander de ne pas les prendre avant la coronarographie. N’arrêtez pas de prendre votre médicament tant que votre médecin ne vous l’a pas dit.
La procédure est réalisée au bloc opératoire. Le cardiologue interventionnel est vêtu comme un chirurgien : blouse et gants stériles, masque et bonnet. L’examen est fait après anesthésie locale de la zone où sera ensuite réalisée la ponction artérielle. Il n’y a pas d’anesthésie générale. Vous serez allongé, à jeun, sur une table d’examen, et une caméra tourne autour de lui afin d’acquérir les images des artères coronaires.
Le cardiologue interventionnel va piquer dans l’artère choisie comme voie d’abord et y placer un cathéter qui permettra de faire passer des sondes creuses très fines. Les sondes sont poussées à travers la circulation pour remonter jusqu’à l’origine des artères cardiaques. Une fois bien positionnées, elles permettent l’injection de produit de contraste iodé, opaque au rayons X, qui rend possible la visualisation de l’ensemble des artères coronaires par l’intermédiaire de la caméra. L’interprétation des vidéos des artères permet de préciser les artères malades et la sévérité et complexité de leur maladie.
L’angioplastie n’est réalisée qu’en cas d’artère obstruée ou bouchée. En même temps que la coronarographie ou à postériori. La technique consiste à amener dans l’artère, sous contrôle radiologique, au niveau du rétrécissement, un petit ballonnet qui se gonfle au niveau de la zone rétrécie. Le ballonnet est ensuite gonflé sous très forte pression durant quelques secondes. Le ballonnet écrase la plaque d’athérome permettant d’agrandir le diamètre de l’artère. Puis le ballonnet est ensuite dégonflé et le flux artériel rétablit. Ensuite, afin de maintenir l’artère ouverte et éviter qu’elle ne se rebouche. Un stent, c’est à dire un mini-ressort est introduit dans la zone de rétrécissement de l’artère et permet ainsi une ouverture permanente de l’artère. On met souvent en place maintenant des « stents actifs », c’est à dire enrobés de substances pharmacologiques s’opposant au phénomène de « re-bouchage ».
L’intervention dure en général de 30 minutes à deux heures. Ensuite, le patient est surveillé et doit garder pendant quelques heures un dispositif de compression sur le point d’entrée du catheter. La coronarographie par voie radiale permet au patient de se lever presque immédiatement dès la fin de l’examen. Celle effectuée par voie fémorale nécessite de rester allongé quelques heures pour éviter un éventuel hématome. Le plus souvent, le patient peut rentrer à son domicile le soir même ou le lendemain de l’examen.
Quels sont les risques de la coronarographie - Angioplastie?
Malgré les progrès techniques, l’angioplastie comporte un risque de complications et d’échec dans 5% des cas :
- Allergie le plus souvent liées à l’utilisation de produit de contraste iodé ou d’anesthésique local.
- Hématome au point de ponction qui se traduit par un aspect bleuté qui peut persister plusieurs jours mais qui est habituellement sans conséquence.
- Obstruction ou blessure d’une artère qui nécessite une réparation chirurgicale et parfois une transfusion sanguine.